Au cours des six premiers mois de la pandémie, les scientifiques ont constaté une augmentation des visites aux urgences, toutes causes confondues, liées à la consommation d’alcool

Publié le mardi 14 septembre 2021

Service des urgences

 

La pandémie de la COVID-19 a eu un impact profond sur nos vies. Chaque jour ressemble à une nouvelle normalité. Bien que tout le monde ait dû s’adapter à ces changements, certaines régions de notre province ont été frappées plus durement que d’autres. Une étude récente de l’Institut de recherche de l’hôpital d’Ottawa a révélé que, même si les visites aux urgences liées à la consommation d’alcool ont diminué de 17 %, la proportion des visites aux urgences, toutes causes confondues, liées à la consommation d’alcool a considérablement augmenté au cours des six premiers mois de la pandémie. L’étude a également révélé que les populations des zones rurales étaient plus susceptibles de se rendre aux urgences en raison de leur consommation d’alcool que ceux des zones urbaines.

« Au début de la pandémie, les gens ne voulaient pas se rendre aux urgences parce qu’ils craignaient d’attraper le SRAS-CoV-2 ou de surcharger le système de soins de santé », explique le Dr Myran, auteur principal et boursier en innovation au Département de médecine familiale de l’Université d’Ottawa. « Mais nous avons constaté une baisse beaucoup plus faible des visites aux urgences liées à l’alcool pendant la pandémie, ce qui peut indiquer que les personnes buvaient davantage et selon des modèles de consommation plus nuisibles. »

Dans une étude distincte, le Dr Myran a constaté qu’avant la pandémie de la COVID-19, il y avait déjà une disparité dans les visites aux urgences liées à la consommation d’alcool entre les zones rurales et urbaines, qui avait augmenté au fil du temps, en particulier chez les jeunes femmes en milieux ruraux. Cette étude récente montre que cet écart s’est considérablement creusé dans les six mois qui ont suivi la pandémie.

Bien que les raisons de l’augmentation des visites aux urgences liées à la consommation d’alcool ne soient pas tout à fait claires, les conclusions des crises sociales et économiques passées ont montré que le stress accru, l’incertitude financière et la perte d’emploi pouvaient entraîner une plus grande consommation d’alcool. La pandémie a aggravé les inégalités préexistantes. Même si des recherches supplémentaires seront nécessaires pour explorer les causes des disparités entre ces régions, nous pouvons commencer à investir dès maintenant dans de meilleures mesures préventives et options de traitement pour aider les groupes à haut risque.

« Nous avons constaté que les personnes âgées de moins de 30 ans ont connu une diminution beaucoup plus importante des visites aux urgences liées à la consommation d’alcool que celles âgées de plus de 30 ans, ce qui a entraîné une forte diminution des visites liées à la consommation aiguë d’alcool (par exemple, l’intoxication aiguë). En dehors de notre étude, des enquêtes ont révélé que les parents ayant de jeunes enfants à la maison ont déclaré avoir consommé davantage d’alcool pendant la pandémie, ce qui pourrait expliquer la moindre diminution des visites liées à la consommation d’alcool chez les adultes plus âgés par rapport aux moins de 30 ans » dit le Dr Hayes, co-auteur.

Au cours de cette période sans précédent, les individus, en particulier les populations qui vivent dans des quartiers ruraux à faible revenu, se sont tournés vers la consommation d’alcool pour faire face à cette nouvelle réalité. La consommation d’alcool et la dépendance à l’alcool peuvent avoir de graves conséquences sur la santé et la société et pèsent lourdement sur notre système de soins de santé. Selon les scientifiques, des interventions seront nécessaires pour atténuer les effets de ces tendances après la pandémie de la COVID-19.

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