Dr Doug Manuel
Des arènes, des salles de concert et des stades ont été contraints de fermer leurs portes en raison de la pandémie. Après une année de travail à domicile et d'éloignement des amis et de la famille, beaucoup d'entre nous ne savent plus ce qu'est la normalité. Si certains d'entre nous passent plus de temps à l'extérieur, le temps passé devant un écran a augmenté de façon exponentielle. Chaque jour, nous regardons nos appareils pour connaître les derniers chiffres du COVID-19. Les responsables de la santé publique ont occupé le devant de la scène dans les médias et ont joué un rôle essentiel dans le maintien de la sécurité et de la santé des Canadiens. Ils sont devenus les nouvelles rock stars.
Au cours de l'année écoulée, le Dr Doug Manuel, professeur au département de médecine familiale et au département d'épidémiologie et de médecine communautaire de l'Université d'Ottawa, s'est adressé aux médias à plusieurs reprises pour donner son avis sur les derniers chiffres du COVID-19 et informer les politiciens sur la meilleure façon de procéder. En tant que médecin de famille et scientifique de la santé publique, il met en évidence les vastes défis auxquels les dirigeants politiques sont confrontés en ce qui concerne la législation qui affecte le bien-être de la population. Au cours de notre conversation, il a fait écho à la célèbre déclaration de Rudolf Virchow : "La médecine est une science sociale, et la politique n'est rien d'autre que de la médecine à plus grande échelle." Peser les meilleurs résultats possibles en matière de santé pour un individu et une population est une tâche ardue. Il est essentiel que la politique de santé publique soit fondée sur la science tout en tenant compte des besoins des individus dans une société démocratique. Cette affirmation est particulièrement vraie aujourd'hui. Bien que la pandémie ait mis à mal la santé mentale de chacun, les mesures prises pour rester à la maison ont permis de réduire la propagation du COVID-19, sauvant ainsi des vies en atténuant la pression exercée sur notre système de santé.
Alors que l'espoir des vaccins commence à inspirer un retour à la normale, le Dr Manuel reconnaît que le Canada se trouve à une croisée de chemins critique en ce qui concerne la levée des restrictions liées au COVID-19. La semaine dernière, le gouvernement Ford a prolongé l'ordre de rester à la maison jusqu'au 2 juin afin que les Ontariens puissent avoir des mois de juillet et d'août aussi normaux que possible. Ces mesures accomplissent deux choses : elles aident à réduire la propagation du COVID-19 dans nos communautés et permettent à un plus grand nombre de personnes de se faire vacciner. Cette semaine, toute personne de 18 ans et plus peut prendre rendez-vous pour recevoir sa première dose. Le Dr Manuel souligne que la voie à suivre est de lever les restrictions de manière à minimiser la transmission du COVID-19 tout en maintenant un faible nombre de cas.
Dans cette troisième et dernière période de jeu de hockey qu’est la pandémie, chacun doit continuer à suivre les directives de santé publique. Si la politique est une médecine à grande échelle, le lavage des mains, le port du masque et l'ordre de rester à la maison ont été notre prescription. Selon une modélisation récente, le Dr Manuel affirme que la science démontre qu'il faut " diminuer les cas et ouvrir lentement " lors de la levée de restrictions. Son expertise en tant que médecin de famille lui a permis d'aider les patients et de conseiller les responsables de la santé publique sur la protection des Canadiens pendant la pandémie. La vie va revenir à la normale. Nous devons simplement nous accrocher un peu plus longtemps.