Créer des occasions d’améliorer les expériences sexuelles optimales

Publié le mardi 15 juin 2021

Auteur : Chad Chartrand

Cascade

Crédit photo : Maxime Charest, MA 2018

Pendant l’adolescence et la vie de jeune adulte, nous acquerrons des idées préconçues sur le sexe qui peuvent nous marquer de façon permanente. Nous croyons aux mythes selon lesquels la sexualité n’est réservée qu’aux jeunes et aux personnes valides, que les bonnes relations sexuelles ne se produisent qu’au moment de la lune de miel, et que la maladie chronique et le handicap sonnent le glas de la vie sexuelle. La littérature démontre que le bien-être sexuel est un facteur essentiel de notre satisfaction dans les relations à long terme et de notre santé globale. Dans la pratique clinique de la Dre Peggy J. Kleinplatz, la plainte la plus fréquente des couples en détresse sexuelle est la faible quantité ou l’absence de désir ou de rapports sexuels, connue sous le nom de divergence de désir sexuel. La liste d’attente pour voir un clinicien expérimenté peut être très longue et, dans certains cas, des couples en détresse ont mis fin à leur relation avant d’avoir pu recevoir de l’aide. Pour ceux qui ont la chance d’obtenir de l’aide, le processus peut être long et ardu, car les approches thérapeutiques traditionnelles sont centrées uniquement sur la réparation de ce qui ne va pas.

Le livre Magnificent Sex : Lessons from Extraordinary Lovers des Dres Peggy J. Kleinplatz et A. Dana Ménard « est basé sur la plus grande étude menée au moyen d’entrevues en profondeur jamais réalisée auprès de personnes qui ont des relations sexuelles extraordinaires ». Les deux chercheuses ont ainsi recueilli les secrets de personnes hétérosexuelles et de personnes appartenant à des minorités sexuelles ou de genre, ainsi que de couples sexagénaires, septuagénaires et octogénaires ensemble depuis plus de trente ans, afin de savoir comment les enseignements tirés de leur riche vie sexuelle pourraient aider à traiter les personnes souffrant d’une divergence de désir sexuel. Ils ont découvert qu’avec le temps, même en cas de maladie chronique et de handicap, ces couples pouvaient réimaginer ce que pouvait être le sexe. L’une des personnes interrogées par la Dre Kleinplatz aurait déclaré : « S’il y a un handicap qui peut affecter le sexe, c’est un handicap au niveau de l’imagination. » En d’autres termes, ce que les gens ont tendance à considérer comme des obstacles ou des barrières à une sexualité épanouie peuvent devenir des atouts. À leur grande surprise, les chercheuses n’ont découvert aucune différence perceptible entre les hommes et les femmes qui connaissent des niveaux élevés d’intimité érotique. Elles ont également découvert qu’il n’y avait pas de différences notables entre les groupes (hétérosexuels ou LGBTQ2+, sexualité vanille ou kinky) en matière d’expériences sexuelles optimales. L’équipe de recherche de la Dre Kleinplatz a pu mettre ces secrets en pratique pour développer des groupes de thérapie de couple sur l’expérience sexuelle optimale, un traitement bref et efficace dont les résultats sont statistiquement très probants et les effets de grande ampleur.

Au cours des cinq dernières années, la Dre Peggy J. Kleinplatz et son équipe ont formé d’autres cliniciens à la thérapie de couple par l’expérience sexuelle optimale pour voir si leurs résultats correspondraient à ceux de l’Université d’Ottawa. Ils ont découvert que les autres groupes produisaient les mêmes effets considérables. Aujourd’hui, soixante autres cliniciens d’un océan à l’autre (du nord de l’Ontario et du Vermont à la Californie) dirigent des groupes de thérapie de couple par l’expérience sexuelle optimale. Même pendant la pandémie de COVID-19, plus d’une centaine de couples ont pu suivre cette thérapie de couple en ligne via une plateforme sécurisée utilisant les mêmes protocoles. À leur grand étonnement, cela a bien fonctionné. En effet, les thérapies suivies pendant la COVID se sont avérées aussi efficaces que les thérapies suivies avant la COVID, incluant le suivi à six mois. La pandémie n’a fait que rendre ce traitement plus accessible, notamment pour les patients ruraux qui manqueraient la thérapie en raison du mauvais état des routes en hiver. Il existe même une plateforme adaptée aux personnes handicapées, pouvant être utilisée par téléphone. Le bon sexe peut se manifester sous différentes formes, mais ce n’est pas ce que l’on voit sur Internet, à la télévision ou dans les magazines populaires. Pour que les couples qui s’aiment deviennent des amants extraordinaires au fil du temps, ils doivent créer des occasions et réimaginer ce que peuvent être de bonnes relations sexuelles.


Si vous souhaitez aider l’équipe de recherche interdisciplinaire de la Dre Peggy J. Kleinplatz, elle recherche actuellement des collaborateurs, en particulier des médecins s’occupant de patients atteints de cancer pour la phase translationnelle de la recherche.

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