
par Dr Ed Seale
L’École conjointe de médecine Ottawa-Shanghai (OSJSM) a vu le jour en octobre 2014 et la première cohorte d’étudiants en médecine est actuellement en préexternat. En vue de l’étape d’externat en milieu clinique, les précepteurs de médecins chinois locaux ont fait une demande de formation sur l’enseignement au chevet des patients au Canada. Le modèle d’enseignement chinois repose principalement sur l’enseignement didactique, ce qui fait un contraste saisissant avec notre modèle axé sur le patient où nous discutons des éléments se rapportant aux cas.
L’un des principaux objectifs de l’OSJSM est de promouvoir la médecine familiale à titre de discipline. Actuellement, en Chine, la médecine est assurée par des spécialistes, de façon fragmentée, dans le cadre d’un système de santé qui est à la fois public et privé. Le concept d’un omnipraticien n’en est qu’à ses débuts; un grand fossé existe au sein de l’opinion publique quant aux omnipraticiens et aux spécialistes. Le gouvernement chinois se tourne vers le Canada pour trouver des idées pour la réforme des soins primaires.
À la fin du mois de novembre, trois médecins et un groupe d’administrateurs fantastiques de la Faculté de médecine ont été sollicités pour créer un événement de quatre jours sur le perfectionnement du corps professoral qui serait à livrer dans un délai de trois mois. Les Drs Jessica Dy (obstétrique et gynécologie), Ed Seale (médecine familiale) et Chuck Su (médecine d’urgence et familiale) ont été sélectionnés en raison de la diversité de leurs travaux d’enseignement et de leurs travaux en milieu clinique pour mettre au point l’événement de perfectionnement du corps professoral à Shanghai en février. Le Dr James Chan (médecine interne générale) a été ajouté au groupe et a prodigué l’enseignement à distance sur le perfectionnement en matière d’ECOS (examen clinique objectif structuré). Du fait que le Dr Chan a dispensé la séance à distance à partir d’Ottawa est venu s’ajouter à la complexité du projet.
Pour répondre aux différents besoins de notre public (principalement composé de spécialistes en soins tertiaires, d’un petit groupe d’omnipraticiens, d’un praticien de médecine traditionnelle chinoise et d’un dentiste), il fallait créer des séances intéressantes qui étaient généralisables dans le cadre de nombreux sujets.
Nous avons utilisé plusieurs sources (en prenant soin de bien les citer), notamment Pour bien enseigner 1, 2 et 3, et certaines parties des cours magistraux donnés par le Dr Alan Ng (techniques d’entrevue), la Dre Nancy Dudek (évaluations), le Dr Asif Doja (curriculum caché) et la Dre Laurie McLean (rétroaction multisource). Outre la superbe équipe à la Faculté de médecine, les employés du DMF ont travaillé au-delà de toutes attentes pour nous aider à donner vie aux présentations. Nous souhaitons souligner particulièrement le soutien apporté par Emma Dickinson, Asiya Rolston et Louise Weir.
Ce fut une semaine d’enseignement très mouvementée. De nombreuses leçons ont été tirées lors de la conception de ce programme d’enseignement pour un pays étranger. D’ailleurs, il importait de tenir compte de la réalité de leur système de santé où les médecins voient en moyenne 100 patients par jour — un véritable marathon d’enseignement! De plus, l’habitude au Canada de poser des questions (et d’y répondre!) en groupe n’est pas facile à reproduire dans le contexte chinois. Si nous n’avions pas adapté la formule à leur réalité, les quatre jours auraient pu passer très vite, avec très peu d’interactions. La mise au point d’une formule misant sur le travail en petits groupes, les questions écrites plutôt que les questions à main levée, de nombreuses vidéos et l’humour ont contribué à la réussite de la semaine. Les activités du matin favorisant la prise de contact permettaient aux participants de s’ouvrir à notre style d’enseignement. À l’avenir, il faudra se rappeler de bien sous-titrer les vidéos pour que les participants puissent suivre les présentations, et ce, même lorsque le contenu est plus corsé.
Le voyage pour se rendre à Shanghai est long, mais il en vaut grandement la peine. Apprendre la façon dont on pratique et on enseigne la médecine à l’étranger nous apporte de précieuses connaissances et nous donne des idées pour améliorer les choses chez nous. Ce fut un réel privilège de représenter notre université à l’étranger et d’être accueilli si chaleureusement par nos partenaires de Shanghai.
Xie Xie! (Merci!)