La grande « boîte noire » : Les médecins de famille dans le traitement du cancer

Publié le mardi 26 octobre 2021

Femme tenant un stéthoscope

 

En tant que premier point de contact, les médecins de famille jouent un rôle important dans notre système de santé. Il est crucial qu’ils soient conscients et impliqués dans tous les aspects des soins de leurs patients et patientes. C’est particulièrement important dans le domaine du cancer. Cependant, ce n’est pas toujours le cas. Il arrive souvent que les médecins de famille et les prestataires de soins spécialisés se heurtent à d’importants problèmes de communication. Une étude publiée dans la revue « Canadian Family Physician » a interrogé près de 60 professionnels/professionnelles de la santé, dont 21 médecins de famille, 15 chirurgiens/chirurgiennes, 12 oncologues médicaux, six radio-oncologues et quatre généralistes en oncologie. Ils ont constaté que des problèmes tels que la relation limitée entre les médecins de famille et les spécialistes ainsi que l’absence de rôles clairement définis pour les médecins de famille rendaient difficile l’implication des médecins généralistes dans les soins du cancer.

La Dre Anna Wilkinson, oncologue MF et responsable régionale des soins primaires en cancérologie, a confirmé ce constat, affirmant qu’il existe un grand fossé entre les médecins de famille et les oncologues. La Dre Wilkinson consacre une grande partie de son temps à éduquer les médecins de famille sur les questions relatives au cancer. Selon elle, bon nombre de ces problèmes découlent du fait que les médecins de famille sont souvent mal préparés au rôle qu’ils ont à jouer dans les soins du cancer en raison du manque d’informations sur l’oncologie qu’ils reçoivent au cours de leur formation.

« Nous savons qu’environ 40 à 50 % des patients et patientes développeront une forme de cancer au cours de leur vie et qu’un tiers de la population mourra du cancer », explique Wilkinson. Du point de vue d’un médecin de famille, si un pourcentage aussi important de sa pratique est à risque, il doit en savoir quelque chose, dit Wilkinson.

On ne s’attend pas à ce que les médecins de famille sachent tout sur le traitement du cancer, mais il est essentiel qu’ils en connaissent les bases et qu’ils restent le plus possible en contact avec le système de lutte contre le cancer. Les médecins de famille considèrent le centre anticancéreux comme une grande « boîte noire », vous diagnostiquez votre patient, il part pour son traitement, vous recevez ces lettres qui contiennent toutes sortes de traitements que vous ne reconnaissez pas, vous n’avez jamais de renseignent sur votre patient, et finalement il est recraché à la fin », dit Wilkinson.

Lorsqu’on lui demande ses recommandations aux médecins de famille, la Dre Wilkinson mentionne qu’il est essentiel de maintenir un suivi régulier avec ses patients et patientes. Même s’ils sont dans le système du cancer, prendre des rendez-vous mensuels ou bimensuels pour soutenir vos patients et patientes pendant leur diagnostic leur sera utile, ainsi pour vous.

Pour les médecins qui cherchent à élargir leurs connaissances en matière de soins du cancer, consultez la série « Oncology Briefs » de la Dre Wilkinson dans le Médecin de famille canadien, une série trimestrielle fondée sur des données probantes qui couvre plus de 15 sujets clés en oncologie. Lisez l’article le plus récent ici. La Dre Wilkinson publie également un bulletin d’information trimestriel par le biais de l’Association médicale de l’Ontario, qui contient des renseignements utiles sur le système de cancérologie tel qu’il s’applique aux médecins de famille. Le dernier numéro peut être consulté ici.

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