Kevin Pottie, libre chercheur

Publié le jeudi 24 octobre 2019

Par : Dr Kevin Pottie

Lorsque j’ai commencé ma résidence au sein de l’équipe de santé familiale universitaire Bruyère, il y a plusieurs années, j’ai mentionné que je parlais espagnol. Une semaine plus tard, une importante vague de réfugiés guatémaltèques et salvadoriens est arrivée à Ottawa. Pendant les deux années qui ont suivi, j’ai appris la médecine familiale dans un groupe complexe, chaotique, mais inspirant de 200 enfants, femmes et hommes nouvellement arrivés d’Amérique latine.

Mon niveau d’espagnol n’était pas très avancé à l’époque. J’avais toujours des patients qui avaient besoin d’aide pour les vaccins, les médicaments en vente libre dans les pharmacies, les conseils, et je devais parfois assumer le rôle d’interprète, car il n’y avait pas. Je terminais mes journées après la plupart des résidents, mais je tirais des leçons de santé mondiale qui allaient m’aider dans mon futur travail auprès de réfugiés avec MSF et dans les quarts de nuit à l’hôpital général de North York, à Toronto.

Photo of Dr. Kevin Pottie

Dr Kevin Pottie

Professeur titulaire et clinicien-chercheur | Département de médecine familiale, Institut de recherche Bruyère
École d’épidémiologie, de santé publique et de médecine préventive, Université d’Ottawa

Je suis arrivé à l’université en médecine familiale avec une expérience acquise dans le nord, en MSF et en urgence urbaine, et une maîtrise en médecine familiale. Les nouveaux posent souvent des questions difficiles. J’ai demandé pourquoi nous n’avons pas de lignes directrices fondées sur des données probantes pour appuyer les soins aux réfugiés. Mon mentor en santé mondiale m’a demandé de rédiger une note conceptuelle d’une page et c’est là que ma carrière de chercheur a commencé.

Je voulais plus que tout avoir un impact, mais je détestais la structure et la distance de la recherche. Pendant 5 ans, avec 87 coauteurs, d’âpres débats avec des spécialistes et des médecins de famille et beaucoup de révision avec le Journal de l’Association médicale canadienne, nous avons fini par publier les premières lignes directrices au monde fondées sur des données probantes pour les immigrants et les réfugiés, qui ont fait l’objet d’élogieuses critiques cliniques et médiatiques. Qui n’aimerait pas entendre la CBC qualifier ses travaux de recherche de révolutionnaires? Je voulais toujours retourner à l’enseignement et à la clinique, mais après 5 années intenses, j’ai réalisé que j’avais changé. J’avais créé ma propre entreprise mondiale de santé. Cette activité a débouché sur des postes avec GRADE, l’OMS et l’UE à Genève, et des CDC européens à Stockholm, et m’a amené à travailler comme leader mondial dans le domaine de la santé des migrants fondée sur des données probantes.

Si vous avez un certain intérêt pour les réfugiés, et envisagez peut-être des voyages dans les pays à revenu moyen-inférieur, consultez notre site Web au www.ccirhken.ca. Je recommande aux résidents et au personnel de toutes convictions de jeter un coup d’œil aux modules d’apprentissage en ligne, de lire nos lignes directrices du Journal de l'Association médicale canadienne, d’utiliser la liste de contrôle des cliniciens et de suivre les innovations de nos étudiants. Nous sommes ouverts aux projets résidants et notre plus récent projet porte sur l’IA et la santé des migrants avec le gouvernement et les partenaires de l’Organisation internationale pour les migrations.

 

----------------------------------------------------------------------

Consultez la biographie du Dr Pottie et lisez sa plus récente publication intitulée Healthcare is not universal if undocumented migrants are excluded (en anglais seulement).

Le Dr Pottie fera également une présentation lors de la Journée mondiale de la santé et des soins primaires du CHEO, le 20 novembre, sur les réfugiés du changement climatique et la santé mentale mondiale.

Haut de page