Message de la directrice

Publié le vendredi 11 mai 2018

Dr. Dianne Delva in Whistler, BC

La Dre Delva parmi les « ghost trees » au sommet de Big White en Colombie-Britannique

Nos apprenants du premier cycle obtiendront leur diplôme ce mois-ci! Même s’il s’agit d’une étape formidable et gratifiante pour la plupart, c’est difficile pour ces étudiants aux pays qui n’ont pas réussi le jumelage du CaRMS. Grâce au lobbyisme, des étudiants en médecine ont convaincu le gouvernement de l’Ontario actuel de créer des places supplémentaires de formation dans des secteurs à forte demande en échange d’une promesse de service. Cela fait en sorte qu’il faille à tout prix prendre ces décisions avant demain (18 mai), c’est-à-dire le jour de la remise des diplômes.

Les étudiants qui ont choisi la médecine familiale ont été jumelés au premier tour à des sites en milieu urbain, et plus de 98 % d’entre eux ont obtenu leur premier choix. Après le deuxième tour du jumelage, 78 places étaient toujours libres à l’échelle nationale. Un examen des options restantes indique que de nombreux postes vacants sont des emplois en médecine familiale en milieu rural au Québec, ce qui exclut les candidats qui ne parlent pas le français. D’autres postes exigeaient une promesse de service, ce qui peut s’avérer restrictif pour certains candidats.

Le CaRMS demeure un réel défi pour les étudiants et pour nos programmes. L’une des conséquences fortuites de ce processus est que les étudiants ont vraiment peur de ne pas être jumelés. Il semble que plus de 97 % des étudiants sont jumelés, et la plupart parmi leurs premiers choix au premier tour. Les étudiants présentent une demande pour une moyenne de 19 programmes – un étudiant a même postulé plus de 60 programmes! Alors que les écoles de médecine continuent d’appuyer nos étudiants, nous devons aider ces derniers à envisager des secteurs où la demande est élevée. Par exemple, les données du RCEP indiquent que près de 60 % des postes vacants pour les médecins du Canada en 2017 étaient du domaine de la médecine familiale. Toutes les autres spécialités combinées représentaient les 40 % restants, et moins de 6 % étaient des spécialités en chirurgie. Alors que nous travaillons à résoudre ces inégalités, nous devons nous efforcer de présenter notre discipline comme un choix de carrière valable et utile.

Le jumelage du CaRMS a été un sujet chaud lors de la récente CCEM à Halifax. Félicitations aux nombreux contributeurs de notre département, notamment à la Dre Alison Eyre, qui a reçu le certificat de mérite de l’ACEM. Le thème de la réunion était la formation médicale axée sur les compétences (FMAC), et la présentation principale par le Dr Eric Holmboe était Coût, sécurité, qualité : La FMAC peut-elle agir comme moteur de la transformation du système de santé? Même si notre département a adopté avec succès plusieurs des concepts de la FMAC, il reste du travail à faire pour favoriser le changement dans notre système de soins de santé. Son article, « Work-based Assessment and Co-production in Postgraduate Medical Training[1] » fait la promotion du concept de coproduction. Originalement décrit par rapport au service public, il est défini dans les soins de santé comme « le travail interdépendant des utilisateurs et des professionnels pour concevoir, créer, développer, fournir, évaluer et améliorer les relations et les actions qui contribuent à la santé des personnes et des populations »1 [traduction libre]. Nos efforts pour inclure les patients dans les conseils des ESF et dans nos recherches visent en quelque sorte à promouvoir la coproduction dans les soins de santé. Le concept peut être approfondi davantage en rapport avec la FMAC : le « travail interdépendant des apprenants, du corps professoral, des professionnels de la santé et des patients pour concevoir, créer, développer, fournir, évaluer et améliorer les relations et les activités qui contribuent à l’évaluation efficace et au perfectionnement professionnel des apprenants. »1 En coproduction, nos apprenants doivent participer à une autoévaluation éclairée. Pour ce faire, ils doivent « chercher de façon proactive l’évaluation du corps professoral et des membres de l’équipe de soins de santé, assurer les aspects de leur propre évaluation comme les examens du rendement clinique ou la pratique factuelle, et recueillir activement les données des évaluations pour assurer leur perfectionnement professionnel relativement à leurs propres responsabilités. »1

Apporter ces changements ne sera pas une tâche facile, et nous aurons besoin d’un changement culturel à la fois pour nos propres pratiques et pour notre approche de l’évaluation. Je vous invite à lire l’article. Sans ces changements, il semble peu probable que nous atteignions notre objectif pour un système de soins de santé sûr et efficace.

Cordialement,
Dianne


[1] Holmboe ES. Work-based Assessment and Co-production in Postgraduate Medical Training. GMS J Med Educ. 2017 Nov 15;34(5):Doc58. doi: 10.3205/zma001135. eCollection 2017.

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