Promouvoir une approche antiraciste dans le programme de médecine familiale

Publié le vendredi 15 janvier 2021

Tapestry of diverse people in profile

Le racisme systémique est ancré dans tous les aspects de notre société, y compris dans nos systèmes d’éducation et de santé. Nos devoirs en tant que médecins et éducateurs médicaux comprennent à la fois la reconnaissance de ce fait et l’engagement à promouvoir une approche antiraciste dans nos méthodes d’enseignement, de recherche et de soins. Lors de l’Assemblée départementale du DMF tenue le 4décembre, 2020, la Dre Denice Lewis, directrice du programme d’études postdoctorales et de la journée pédagogique du DMF, a présenté le programme « A proposed post-graduate anti-racism curriculum. » Cette proposition est le fruit d’un travail avec un consultant externe, et des commentaires de nos résidents actuels et des responsables des études postdoctorales. Sa présentation a exposé plusieurs recommandations pour un programme de lutte contre le racisme pour les professeurs de médecine familiale, qui devra :

  • être intégré tout au long de la formation, avec pour objectif final d’intégrer les croyances antiracistes dans la vision du monde et la pratique de la médecine familiale de l’apprenant;
  • commencer par une introduction sur le concept de race, sans hésiter à nommer et à explorer les concepts de blancheur et de suprématie blanche;
  • reconnaître que le langage utilisé dans la discussion sur la race et le racisme est intrinsèquement politique et qu’il changera au fil du temps ou des contextes;
  • faire l’objet de discussions sur le concept d’intersectionnalité;
  • se concentrer davantage sur le racisme systémique que le racisme individuel;
  • présenter les concepts de race et de racisme systémique dans un contexte canadien; et
  • fournir une opportunité d’apprentissage réfléchi.

En s’inspirant des thèmes prioritaires actuels du CMFC, la Dre Lewis a proposé que le DMF établisse un nouveau thème prioritaire, le racisme en tant que déterminant social de la santé, avec sept compétences prioritaires :

  1. Définir les priorités, les attentes et les préférences du patient (méthode clinique axée sur le patient). *
  2. Prendre le temps nécessaire pour établir la confiance et trouver un terrain d’entente avec le patient (méthode clinique axée sur le patient). *
  3. Tenir compte des normes culturelles des différents groupes de population, tout en évitant de généraliser et de supposer que tous les membres du groupe partagent les mêmes croyances ou circonstances.
  4. Reconnaître ses propres préjugés, suppositions et généralisations potentiels sur la race et le racisme.
  5. Reconnaître les effets systémiques et individuels des politiques gouvernementales historiques et actuelles à l’égard des populations autochtones, noires et racisées, et leur impact sur leur état de santé.
  6. Reconnaître le lien entre la mauvaise santé et le racisme comme un déterminant social de la santé, et plaider activement en faveur de l’accès des patients aux services.
  7. Reconnaître que les maladies et les affections peuvent se manifester à des rythmes différents et se présenter différemment dans différentes populations (p. ex., l’eczéma peut apparaître différemment selon le spectre des couleurs de la peau).

*Les compétences 1 et 2 sont déjà explicitement intégrées au programme actuel dans l’approche axée sur le patient de la pratique de la médecine familiale.

Les recommandations sur la manière de mettre en œuvre un programme de lutte contre le racisme de manière efficace comprennent des séances d’enseignement à l’unité et en milieu universitaire, des ateliers, des simulations et des séances de perfectionnement du corps professoral. Vous trouverez plus de détails sur les séances proposées dans les diapositives de présentation.


Quelques conseils pour préparer des séances d’enseignement antiracistes et impartiales en médecine familiale

La Dre Lewis fournit quelques conseils pour la préparation et la révision de contenus pédagogiques. Posez-vous les questions suivantes :

  • Y a-t-il une origine raciale par défaut dans vos cas? Pourquoi?
  • L’origine raciale est-elle cliniquement pertinente dans votre cas?
  • Dans votre cas, le fait d’inclure l’origine raciale perpétue-t-il les stéréotypes?

Si l’origine raciale est pertinente dans votre cas, incluez-la et précisez pourquoi elle l’est dans votre séance d’enseignement. Si l’origine raciale n’est pas pertinente dans votre cas, envisagez l’inclusion. Vous avez toujours la possibilité de ne pas préciser l’origine raciale dans votre cas, mais cela amène parfois l’hypothèse d’une identité raciale par défaut.

  • La maladie ou l’affection se présente-t-elle différemment selon les origines raciales?
  • Y a-t-il des résultats différents entre les groupes raciaux? Pourquoi?

Une pathologie peut se produire, se présenter, être traitée et progresser de manière différente d’un groupe racial à l’autre. Présentez les façons, fondées sur des preuves, dont ces différences peuvent se produire entre les groupes raciaux.

Le Département de médecine familiale est incroyablement reconnaissant envers la Dre Lewis pour son travail sur ce sujet important. Tout commentaire de nos membres sur la manière dont nous pouvons promouvoir la lutte contre le racisme et l’inclusion est le bienvenu. Vous avez des questions, des suggestions ou des ressources à partager avec vos collègues du Département de médecine familiale? Écrivez-nous à commsdfm@uottawa.ca.

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