Réflexions d’un étudiant sur un stage au choix au Bénin

Publié le mercredi 15 janvier 2020

Par: David Lavoie, étudiant en médecine, Université d’Ottawa

Lorsque j’ai fait demande à l’école de médecine, j’avais pour objectif d’œuvrer dans le Nord du Canada et à l’étranger dans le cadre d’initiatives de santé mondiale. Au cours de ma première année, j’ai pris connaissance du stage au choix au Bénin, coorganisé par l’Hôpital Montfort et le Bureau des affaires francophones de la Faculté de médecine. J’ai été immédiatement convaincu que je devais en faire partie. Il s’agit de l’une des rares occasions, à titre d’étudiant, de non seulement participer à un stage en santé mondiale, mais aussi, de participer à sa préparation.

J’ai été sélectionné comme récipiendaire de la Bourse de voyage en santé mondiale du DMF pour le stage au Bénin en février 2019, avec quatre autres étudiants en médecine et un résident en médecine interne. Nous étions emballés par l’opportunité de travailler dans des milieux dépourvus de ressources et d’apprendre de l’expérience de professionnels de la région. Nous voulions être témoins de l’impact des déterminants de la santé et d’une approche culturelle différente aux soins de santé. Nous étions impatients de découvrir les étapes nécessaires à la planification d’une initiative internationale. Pendant plusieurs mois, nous avons organisé des activités de financement, nous nous sommes enseignés les uns aux autres les sujets médicaux pertinents et nous avons remballé des médicaments que nous allions distribuer dans le cadre de notre stage au choix. Puis, nous nous sommes fièrement envolés vers le Bénin.

Nous avons beaucoup aimé notre expérience à l’étranger. Nous avons d’abord passé deux semaines à Cotonou, la capitale économique, où

Medical clinic in Kolli where over 1200 patients were treated.

Clinique à Kolli où plus de 1 100 patients ont été traités. Crédit photo: Nabil Chikh

chacun d’entre nous a travaillé dans divers départements de deux hôpitaux urbains. Parmi ces départements: l’urgence, la traumatologie, la dermatologie, l’obstétrique, l’hématologie et la pédiatrie. Tous les vendredis, nous nous rendions dans une clinique rurale à Ladji où nous donnions des cours sur la réanimation néonatale et la prise en charge de l’hémorragie post-partum. Nous avons passé la troisième semaine dans le village éloigné de Kolli. Nous sommes arrivés le dimanche pour mettre sur pied la clinique et préparer les médicaments. Alors que je dormais sur le toit de notre maison, rafraîchi par une légère brise, je pouvais entendre les gens qui y entraient tout au long de la nuit. Le lendemain matin, j’ai regardé dans la rue et j’ai aperçu des centaines de personnes qui attendaient. C’est à ce moment que j’ai commencé à saisir toute l’importance de notre travail pour les communautés locales.

Ils savent que nous sommes de passage en novembre, et ils nous attendent avec impatience.Notre équipe composée de cinq étudiants en médecine, un résident en médecine interne, trois médecins, deux infirmières et trois pharmaciens a traité plus de 1 100 patients. Évidemment, cela n’aurait pas été possible sans l’aide des membres de la communauté qui agissaient comme interprètes et aidaient à diriger les gens. Les activités de la clinique se sont très bien déroulées. Mon moment le plus émouvant a été la rencontre d’une petite fille de huit ans qui avait le poids d’une enfant d’un an. J’ai pu observer l’impact que peut avoir le statut socioéconomique, la culture et l’alimentation sur une enfant autrement en santé. Ce fut une semaine épuisante; longues journées de travail, suivies de périodes d’enseignement et de vérifications de l’inventaire de médicaments, mais sans aucun doute le point marquant de mon parcours à l’école de médecine.

Part of the village Ladji is over water, part is over land. Ladji is where we taught midwives about neonatal resuscitation and post-partum hemorrhage control.

Une partie du village Ladji est sur l’eau, et une autre sur les terres. Ladji est l’endroit où nous avons donné aux sages-femmes des cours sur la réanimation néonatale et la prise en charge de l’hémorragie post-partum. Crédit photo : Charlotte Roy

Le stage s’est terminé sur le magnifique campus d’un hôpital catholique privé à Zinvié, où la majorité des médecins sont des prêtres et les infirmiers des frères. On pouvait, une fois de plus, constater l’impact des ressources limitées sur les soins dispensés. J’ai vu, à de nombreuses occasions, des patients nécessitant une transfusion de sang se faire refuser les soins et être dirigés vers la capitale à 80 minutes de l’hôpital. Le temps nécessaire pour s’y rendre pouvait parfois faire la différence entre la vie ou la mort. Ce stage m’a permis de devenir un meilleur médecin en m’amenant à mieux comprendre les défis que pose la prestation de soins de santé dans des initiatives de santé mondiale, mais également au Canada, dans les communautés du Nord. J’anticipe avec impatience l’occasion de participer à une initiative semblable pour me permettre d’aider ceux et celles qui sont dans le besoin.

Grâce à la générosité de donateurs et de bénévoles, le projet au Bénin a connu un succès particulièrement marquant cette année. En effet, plus de professionnels y ont participé, plus de médicaments ont été apportés au Bénin et un plus grand nombre que jamais de patients ont été vus. Merci au DMF pour son appui continu.

 

InformationLa bourse de voyage en santé mondiale du DMFaide les apprenants de l’Université d’Ottawa à participer aux initiatives de santé mondiale.La date limite pour poser une candidature estle 31mars.Envisagez de faire un don au fondspour aider de futurs apprenants à faire, comme David, un voyage qui pourra changer leur vie.
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