
L’épuisement professionnel est un problème sérieux qui met en péril à la fois le bien-être des médecins et la qualité des soins qu’ils prodiguent à leurs patients. Cet état peut être défini comme « un syndrome psychologique caractérisé par l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et une baisse du sentiment d’accomplissement personnel »1. Un sondage national réalisé en 2018 par l’Association médicale canadienne a révélé que l’épuisement professionnel affecte 30 % des médecins. Les résidents, les femmes et les médecins en début de carrière seraient les plus vulnérables2. Il est crucial de prendre des mesures pour prévenir et traiter ce problème afin que les médecins et notre système de santé puissent atteindre leur plein potentiel.
Le meilleur point de départ est d’en reconnaître les signes et les symptômes. Parmi ceux-ci, on retrouve l’épuisement émotionnel, l’incapacité à se concentrer, la difficulté à accomplir des tâches quotidiennes, la distanciation par rapport à son travail et même des symptômes physiques tels que des maux de tête ou d’estomac. L’épuisement professionnel est souvent le signe que quelque chose ne va pas dans l’environnement de travail, comme une charge de travail excessive, de longues heures de travail, un nombre élevé de patients, un manque de contrôle et des comportements de leadership négatif3. Lorsque c’est le cas, il est essentiel que des changements significatifs et durables soient mis en œuvre, et que des efforts importants soient déployés pour améliorer les conditions de travail.
Le côté positif de tout cela est qu’une fois les signes reconnus, l’épuisement professionnel peut facilement être renversé si l’établissement et les individus investissent dans des solutions. Par exemple, un établissement de santé peut agir en reconnaissant les préoccupations de ses employés et en les aidant à trouver des soins appropriés. Ils peuvent également mettre en place des initiatives qui minimisent la stigmatisation associée à la santé et à la maladie mentale, contribuant ainsi à réduire les obstacles professionnels auxquels les médecins peuvent être confrontés lorsqu’ils cherchent de l’aide.
La personne concernée joue elle-même un rôle important dans la prévention de l’épuisement professionnel. La première étape de l’autogestion de la santé pour un médecin consiste à satisfaire ses besoins fondamentaux, tels que manger, boire et dormir régulièrement. Il doit également consacrer du temps à ses loisirs, ses intérêts et ses relations en dehors de la médecine afin de maintenir un équilibre sain entre son travail et sa vie personnelle. La transition entre la vie professionnelle et la vie familiale peut également être stressante. Les médecins devraient discuter de leurs symptômes avec leur famille et réfléchir à la manière dont leurs proches peuvent les soutenir. L’étape finale consiste à essayer de contrôler les niveaux de stress en prenant des décisions réfléchies et en faisant le point avec soi-même tout au long de la journée. L’Association médicale canadienne propose une liste de questions à se poser pendant la journée de travail, par exemple : Suis-je distrait ou anxieux? Ai-je besoin d’une pause mentale? Comment est-ce que je veux me sentir aujourd’hui? De quoi ai-je peur? Puis-je faire quelque chose à propos de ces sentiments en ce moment? Quelle contribution utile puis-je apporter à mon équipe?4 Une fois que vous avez quelques réponses, écoutez votre corps et faites ce qui est le mieux pour vous. N’oubliez qu’en tant que médecin, vous avez aussi le devoir de prendre soin de vous-même.
1 Maslach C, Jackson S. The Maslach Burnout Inventory Manual. 1997. Accessed 6 July 2021.
2 Canadian Medical Association. CMA NATIONAL PHYSICIAN HEALTH SURVEY. 2018. Accessed 6 July 2021.
3 Canadian Medical Association. Burnout 101: Signs and Strategies. 24 July 2020. Accessed 6 July 2021.
4 Canadian Medical Association. Burnout 101: Signs and Strategies. 24 July 2020. Accessed 6 July 2021.