Santé et bien-être : Le revers de la médaille du deuil

Publié le mardi 20 juillet 2021

Auteur : Ireen Savoy

Coucher de soleil sur l'océan

 

Le deuil.

C’est une chose très chargée, très lourde. Les dernières éditions d’Au courant je faisais des listes énumérant les meilleurs films et balados, et maintenant me voici en train d’écrire au sujet de la perte d’un être cher, alors que je vie mon propre deuil simultanément.

Dans le fond, c’est simple. La perte d’une personne est horrible.

Par contre, le processus du deuil qui accompagne la perte est bien plus complexe et difficile à expliquer. La définition du deuil ne peut pas être réduite à un seul mot, mais on y arrive parfois à lui faire justesse avec du vocabulaire imagé.

Le deuil c’est comme la barbe qui accompagne la moustache. Nous sommes définitivement distraits par la lèvre supérieure, mais c’est le bas du visage qui porte le plus l'impression. Le deuil a ce talent pour nous rendre complètement vulnérables, tout en nous transformant simultanément en une personne que nous n'avons jamais rencontrée.

C'est dur. Je parlais à une amie au téléphone récemment, et quand elle m'a dit « tu me manques », ma réponse a été « je me manque aussi ». Pas d'une manière condescendante, mais plus d'une manière triste, du genre "comment sommes-nous arrivés ici".

Alors qu'est-ce que le deuil ?

Le deuil est les douleurs de croissance chez un adolescent de 15 ans. C'est la première rupture amoureuse qui a vraiment compté dans votre vie de jeune adulte. C'est le dernier coucher de soleil de l'été avant que vous ne repreniez le travail pendant 7 jours consécutifs en faisant des quarts de 12 heures. Le deuil est ce cousin éloigné dont vous oubliez toujours à quel point ils sont tannants et ennuyeux parce que vous ne les voyez que lors de terribles fonctions familiales tous les deux ans. Toujours à l'arrière de votre tête, mais pas assez, donc votre perspective d'eux est toujours déformée jusqu'à la seconde précédant votre réintroduction.

Mais le deuil est aussi la gentillesse. C'est aussi la communauté, l'amour et le soutien. Le deuil est la gratitude que vous ressentez le matin de Noël, la chaleur du soleil sur votre peau un jour de plage, le calme de la pluie qui s'égoutte sur un toit en tôle pendant que vous sirotez un thé l'après-midi. Le deuil est dans chaque fibre de votre être lorsque vous êtes engagé dans un acte d'amour désintéressé envers quelque chose de plus grand que vous-même. Le deuil est la foi. La foi que ceci passera aussi.

Et nous voilà donc dans cette impasse. Cette bifurcation émotionnelle dans la route métaphorique du deuil.

Je ne suis pas ici pour vous dire quelle route emprunter, car je pense que les réponses que nous recherchons tous, alors que nous poursuivons nos voyages respectifs, sont différentes. Mais ce que j'ai trouvé, tout au long de cette période incongrue de la vie, c'est que c'est un choix plus difficile, mais plus naturel, de placer l'amour au cœur du deuil.

Que vous pleuriez un ami, un membre de la famille, un animal de compagnie bien-aimé, une vie antérieure, même une perte d'amitié, placer l'amour et la compassion pour vous-même au centre de tout cela, à mon avis, rend les douleurs et la gratitude plus supportable.

Et donc si Frank Turner a dit que « La vie, c'est l'amour, les dernières minutes et les soirées perdues, le feu dans nos ventres et les petits sentiments furtifs », alors je crois qu'on peut en dire autant quand on célèbre la vie perdue d'un autre. Après tout, le deuil, c’est une célébration de ce qui était.

À la douce mémoire de R.S.S.

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